La convention sur le transfèrement et l’assistance des détenus entre le Sénégal et le Maroc, examinée ce lundi par l’Assemblée nationale, a suscité de nombreuses spéculations. Certains y voient une manœuvre visant l’ancien président Macky Sall, notamment après l’annonce de poursuites à son encontre par le ministre et porte-parole du gouvernement, Moustapha Sarré.
Face à ces rumeurs, la présidente de la Commission des Affaires étrangères, Fatou Diop Cissé, a tenu à clarifier la situation. Elle a rappelé que cette convention, signée le 17 décembre 2004 entre le Sénégal et le Maroc, vise exclusivement à porter assistance aux détenus et à organiser le transfèrement des personnes condamnées.
« À ce jour, je ne pense pas que l’ancien président de la République Macky Sall ait été jugé et condamné. Ce projet concerne nos frères et sœurs qui ont déjà eu des condamnations définitives », a-t-elle déclaré sur Sud FM, écartant ainsi tout lien entre cette convention et l’ex-chef de l’État.
Fatou Diop Cissé a également souligné l’importance de ce projet, qui devrait permettre à plus de 300 Sénégalais incarcérés au Maroc de bénéficier d’un éventuel transfèrement vers leur pays d’origine.
« 300, c’est quand même un chiffre non négligeable. L’État du Sénégal a le devoir de veiller sur tous ses citoyens, y compris ceux qui se trouvent en détention. Il arrive que des familles demandent que leurs proches puissent purger leur peine au Sénégal. Or, tant que cette convention n’est pas ratifiée, aucune action ne peut être entreprise », a-t-elle ajouté.
Ces précisions viennent ainsi dissiper les spéculations et remettre en lumière l’objectif initial de cette convention : garantir les droits des détenus sénégalais à l’étranger et leur offrir des conditions de détention plus adaptées.