La décision de la Société de gestion et d’exploitation du patrimoine bâti de l’État (Sogepa) de sommer 52 familles occupant des villas dans la Cité Fayçal de quitter les lieux d’ici août 2025 a provoqué une vive réaction.
Selon la Sogepa, les baux emphytéotiques, sur lesquels ces familles s’appuient pour résider dans ces logements, seraient illégaux, n’étant pas conformes à la réglementation en vigueur. Cette injonction a choqué de nombreux résidents, qui estiment avoir droit de rester dans ces villas en vertu des contrats qui les lient à l’État depuis plusieurs années. L’affaire a pris un tour particulier avec l’intervention d’Alioune Tine, défenseur des droits humains, qui a été contacté par certains des occupants. Ce dernier a exprimé leur « sidération » face à cette décision, qu’il juge sans fondement légal.
« Il faut que la notion de continuité de l’État ait un sens. Ce n’est pas la première fois que des hauts fonctionnaires bénéficient de tels avantages. Cela existait déjà sous Senghor », a rappelé Alioune Tine, soulignant que cette pratique est inscrite dans l’histoire de la gestion du patrimoine public au Sénégal. Selon lui, il ne faut pas remettre en question des droits acquis sans justifications solides. Alioune Tine plaide pour une gestion plus nuancée de cette situation. « Dans la récupération des biens immobiliers de l’État, il est essentiel de faire preuve de discernement, surtout dans le cas de la Cité Fayçal. Il ne faut pas revenir sur des droits acquis », a-t-il insisté. Il a également appelé les autorités à reconsidérer leur position, afin d’éviter une rupture avec les engagements passés de l’État.