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Société

Une baisse du prix de l’électricité quasi impossible, selon l’ancien DG de Petrosen

Dans un contexte où les consommateurs attendent avec impatience une réduction du coût de l’électricité, l’expert en tarification des produits énergétiques, Adama Diallo, dresse un tableau peu encourageant dans une interview accordée à L’Observateur. Ancien directeur général de Petrosen Holding, il met en lumière les obstacles structurels et financiers qui rendent cette baisse presque illusoire.

« La baisse des prix ne se décrète pas. Elle est le résultat de stratégies à mettre en œuvre et d’une volonté politique qui a comme soubassement une vision holistique du secteur de l’énergie », explique-t-il. L’électricité produite à partir du fioul Basse Teneur en Soufre (BTS) ou Haute Teneur en Soufre (HTS) entraîne des coûts élevés pour Senelec. En l’absence de subventions, il paraît difficile d’envisager une baisse significative des tarifs.

Le gouvernement mise sur l’exploitation du gaz domestique, notamment via la stratégie « Gas to Power », qui vise à produire de l’électricité à partir du gaz naturel. Toutefois, même avec l’augmentation à 150 mmcf de gaz destiné à la consommation domestique, Adama Diallo reste prudent : « Cette piste pourrait aboutir à une baisse du prix de l’électricité, mais elle n’est pas immédiate et dépend d’autres facteurs, comme l’hydroélectricité, le solaire et l’éolien de Taïba Ndiaye. »

L’expert met aussi en avant le poids de la fiscalité sur les produits pétroliers, qui pèse lourdement sur la facture finale des consommateurs. « La vétusté et la taille de notre raffinerie ainsi que le poids de la fiscalité sont des freins à la volonté politique affichée », affirme-t-il. Le raffinage du brut de Sangomar, présenté comme une solution, ne serait pas encore pleinement efficace. « La SAR ne traite pas encore avec satisfaction le brut de Sangomar. Elle est obligée de le mélanger à un brut plus léger pour obtenir des produits exploitables », précise-t-il.

Adama Diallo suggère une approche plus structurelle plutôt que des solutions à court terme. « Plutôt que de réfléchir à une baisse hypothétique des coûts de l’énergie, il faudrait mettre en œuvre une politique énergétique capable de supprimer la subvention de plus de 380 milliards FCFA par an. Par effet d’éviction, cette manne pourrait financer l’accès universel à l’électricité en deux ans. »

Face aux attentes des citoyens, la baisse des prix de l’électricité semble donc une promesse difficile à tenir sans réformes structurelles profondes et des investissements de grande envergure dans le secteur énergétique.

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