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Politique

Pastef : De nouvelles erreurs révélées dans les dernières nominations du président Diomaye

Les maires des Parcelles Assainies et de Golf Sud ont également été nommés hier en Conseil des ministres. Quelques mois plus tôt, l’édile de Diamaguène Sicap Mbao s’était vu confier la présidence du Conseil de surveillance de la Délégation générale à la Promotion des pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose. Pourtant, dans son ADN, le Pastef a banni toute forme de cumul de fonctions. Alors, Cheikh Aliou Bèye, Khadija Mahécor Diouf et Djamil Sané vont-ils démissionner de leurs mandats ?

Trois. C’est le nombre de maires membres du Pastef à avoir été nommés. En effet, deux d’entre eux l’ont été en Conseil des ministres. Il s’agit de Khadija Mahécor Diouf, l’édile de Golf Sud, titulaire d’un master en suivi-évaluation, nommée présidente du Conseil de surveillance de l’Agence de Développement Local (ADL). L’autre, c’est Aboubacar Djamil Sané, maire des Parcelles Assainies et titulaire d’une maîtrise en économie, qui a été nommé président du Conseil de surveillance de la Délégation générale à l’Entrepreneuriat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ).

Quelques mois plus tôt, un autre maire avait déjà été nommé : l’édile de Diamaguène Sicap Mbao, par ailleurs ancien député de la quatorzième législature. Depuis janvier 2025, cet ingénieur en gestion du développement urbain est président du Conseil de surveillance de la Délégation générale à la Promotion des pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose (DGPU).

Après leur nomination, vont-ils céder leurs postes ? La question se pose au regard des valeurs prônées par le Pastef, qui ambitionne de restaurer les mœurs politiques. En effet, le parti au pouvoir a toujours prôné l’interdiction du cumul de fonctions et en a fait un argument de campagne. Déjà en 2022, suite aux élections législatives de juillet, Ousmane Sonko, interrogé sur cet engagement auprès des électeurs, avait donné une réponse sans équivoque :

« Nous partons d’un principe très simple. Moi, Ousmane Sonko, candidat à l’élection présidentielle de 2019, j’avais inscrit dans mon programme que si je suis élu président de la République, je ferai voter une loi à l’Assemblée nationale pour interdire définitivement le cumul de fonctions. Cet engagement figurera dans mon programme de 2024. Il se trouve que je n’ai pas été élu, et qu’il n’existe pas de loi interdisant le cumul. Donc, si l’on doit parler de cumul aujourd’hui, ce ne peut être qu’au prisme de la morale. »

Cette déclaration visait à défendre son camarade Birame Soulèye Diop qui, après les législatives, avait refusé de démissionner de son mandat de maire de Thiès Nord malgré son élection en tant que député. À l’époque, l’actuel ministre du Pétrole avait été la cible de critiques, y compris de la part de certains membres de son propre camp. Il lui était reproché d’ignorer les directives du Pastef. Se voulant légaliste, il avait répliqué :

« Il n’est nulle part interdit d’être maire et député. En France, une loi l’interdit, mais pas au Sénégal. Je le répète : il n’est nulle part interdit d’être maire et député. Personne ne doit me dire ce que je dois faire ou m’imposer quoi que ce soit. Au moment venu, je prendrai ma décision. Ce n’est pas aux autres de décider à ma place. Mon choix sera personnel. »

Souhaitant rester fidèle aux idéaux de son parti, dès sa nomination comme Premier ministre après l’alternance politique de mars 2024, Ousmane Sonko avait accordé un délai d’un mois à ses ministres pour démissionner de leurs autres fonctions. C’est ainsi que le ministre Birame Soulèye Diop avait finalement décidé de s’y conformer. De même, Maïmouna Dièye, devenue ministre, avait renoncé à son poste de maire de Patte d’Oie.

Cette même posture avait été adoptée lors de la confection des listes pour les élections législatives du 17 novembre 2024. Aucun maire du Pastef n’avait été investi pour ces élections, confirmant ainsi la volonté du parti de rompre avec certaines pratiques politiques.

Mais avec la nomination de plusieurs maires à des postes de responsabilité, la question du cumul de fonctions refait surface. Ne s’agissait-il que d’une promesse électorale ?

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