Le cas Farba Ngom est désormais scellé. Après son audition, hier, par le collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier (PJF) pour répondre aux accusations de complicité d’escroquerie sur des deniers publics, d’association de malfaiteurs et de blanchiment de capitaux, le député-maire des Agnam a été placé sous mandat de dépôt.
D’après L’Observateur, les charges retenues contre lui s’appuient sur un réquisitoire du Procureur du Parquet financier, lui-même basé sur un rapport spécial de la Cellule nationale de traitement de l’information financière (CENTIF). Ce rapport a mis en lumière des flux financiers liés à deux Sociétés Civiles Immobilières (SCI) créées au nom de proches du maire des Agnam.
Dans cette affaire d’escroquerie présumée, de blanchiment de capitaux et d’association de malfaiteurs, l’homme d’affaires Seydou Sarr, alias Tahirou, est présenté comme l’auteur principal. En effet, selon L’Observateur, les sociétés civiles immobilières mises en cause auraient bénéficié directement de plusieurs milliards de francs CFA versés sur ordre de la société Sofico, propriété de Tahirou Sarr.
Désormais, la question qui se pose est de savoir si ce dernier, convoqué aujourd’hui, pourra échapper à un placement sous mandat de dépôt. L’Observateur a sollicité l’expertise de Me Babacar Niang, enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop et avocat au Barreau de Paris, pour analyser les options juridiques qui s’offrent à Tahirou Sarr.
« En droit pénal, le complice est puni comme s’il était l’auteur principal. Ainsi, si le complice encourt une peine justifiant son placement sous mandat de dépôt, il serait difficile de croire que l’auteur principal, qui encourt la même peine, ne soit pas également placé sous mandat de dépôt », explique Me Niang. Il estime qu’en toute logique, Tahirou Sarr devrait connaître le même sort que Farba Ngom, sauf si son état de santé ne permet pas un placement en détention. Il rappelle en effet, en citant les dispositions du Code pénal, que « si la santé de l’inculpé est compatible avec un mandat de dépôt, le juge doit le prononcer en fonction des circonstances de l’espèce ».