Hier, au deuxième jour du mois de Ramadan, la direction du Port autonome de Dakar a publié une note de service largement relayée sur les réseaux sociaux, annonçant un réaménagement des horaires de travail exclusivement pour les femmes. Waly Diouf Bodian a en effet décidé que la journée de travail des employées du Port débuterait à 7h30 et prendrait fin à 15h, afin de leur permettre, semble-t-il, de rentrer chez elles plus tôt pour préparer le ndogu (repas de rupture du jeûne). Une décision qui a provoqué une vive indignation parmi les féministes.
Sur Facebook, les critiques ont fusé, dénonçant un « manque de respect envers les femmes ». Dans une note intitulée « Réaménagement des horaires durant le Ramadan », la direction du Port précise que cette mesure est accordée « uniquement aux femmes, à titre exceptionnel et dérogatoire ». Il est également stipulé qu’en « cas de nécessité de service, le chef de service peut rétablir les horaires normaux de travail ».
Si Waly Diouf Bodian pensait faire un geste apprécié des employées, sa décision a eu l’effet inverse, selon Les Echos. La note, rapidement devenue virale, a déclenché une vague d’indignation chez les militantes féministes qui la jugent sexiste. Maimouna Astou Yade, dite Maya, directrice exécutive de Jgen Women Global, a directement interpellé le président de la République sur Facebook : « Nous vous interpellons sur ce type de communiqué sexiste. Dans un État de droit, soucieux des principes d’égalité et d’équité, ce genre de message est inacceptable. »
Elle dénonce un « manque de respect grave, même au sein de l’administration sénégalaise », et espère que les employées du Port exigeront « la correction de ce contenu sexiste et irrespectueux ». Son point de vue est partagé par d’autres militantes comme Ndeye Maguette Mbaye, Dr Oumou Khalifa et Aida Sopi, qui s’étonnent qu’un tel message puisse être publié sans la moindre gêne. Elles suggèrent aux entreprises de se doter de « chargés de genre » afin d’éviter ce type de maladresse.