L’intellectuel engagé Cheikh Omar Diagne pose à nouveau le débat sur l’authenticité de certains épisodes clés de l’histoire sénégalaise.
Pour lui, les récits couramment admis concernant les tirailleurs sénégalais, la Maison des esclaves de Gorée et les événements de Talata Nder nécessitent une réévaluation rigoureuse. Son objectif : redéfinir l’identité nationale sur la base de la vérité historique.
Cheikh Omar Diagne estime que l’histoire se construit à partir de thèses souvent contradictoires. Selon lui, il est essentiel que chacun puisse choisir la version qui lui semble la plus crédible, faute d’un consensus définitif. Pour l’ancien directeur des moyens généraux de la présidence, cette liberté d’interprétation constitue le fondement d’une société véritablement civilisée.
L’intellectuel qualifie les tirailleurs sénégalais de « héros pour la France », mais regrette que leur rôle ne soit pas reconnu à sa juste valeur au Sénégal. Leur contribution, selon lui, a été largement minimisée par l’histoire officielle.
Talata Nder : un combat héroïque plutôt qu’une immolation collective
COD remet en cause l’histoire de la Maison des esclaves de Gorée. Il affirme que les chiffres relatifs à la traite négrière ont été exagérés et que Gorée n’a jamais été un centre névralgique de ce commerce. Selon lui, Saint-Louis jouait un rôle bien plus important dans cette période sombre. Il soutient également que la Maison des esclaves, présentée comme un lieu emblématique de la traite, était en réalité le domicile de la signare Anne Colas.
Concernant Talata Nder, Cheikh Omar Diagne ne nie pas l’événement mais rejette la version d’une immolation collective. Selon lui, seules deux ou trois personnes se sont véritablement donné la mort, tandis que les autres sont tombées au combat, un acte qu’il considère comme bien plus héroïque que le suicide.
Ainsi, il appelle à une « véritable assise » pour réexaminer ces événements historiques, soulignant qu’ils peuvent être débattus librement en l’absence de valeur religieuse directe. Il promet de revenir sur ces questions avec un texte détaillé, affirmant que chacun a le droit de se forger sa propre opinion historique.