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Société

Qui était vraiment Me Cheikh Khoureychi Bâ, l’avocat que pleurent Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye ?

Me Cheikh Khoureychi Bâ, figure emblématique du Barreau sénégalais, est décédé, hier mercredi 26 mars, à Istanbul, en Turquie, des suites d’une maladie. Né le 15 août 1956 à Dakar et fils du Juge Tidiane Bâ, il avait très tôt baigné dans un environnement imprégné de justice et de rigueur.

Au Sénégal, il était dans presque tous les grands dossiers, il a défendu plusieurs affaires majeures, notamment en tant que conseil du leader politique de Pastef lorsqu’il était dans l’opposition sous le régime de Macky Sall. Aujourd’hui pour le Premier ministre, Ousmane Sonko témoigne : « Ma peine et ma douleur sont profondes pour la perte de cet immense homme qui a été à mes côtés dans tous nos combats. Me Cheikh Khoureychi Bâ nous a quittés. Son engagement, son courage et son dévouement à défendre les droits fondamentaux de la personne humaine resteront à jamais gravés dans nos mémoires. »

Sur sa page Facebook, Ousmane Sonko poursuit : « Éminent juriste et homme de culture, il a été un monument de toutes les luttes contre l’injustice et l’arbitraire. Il a été un avocat digne qui a voué sa toge au service de la vérité. » Le président de la République n’a pas été en reste : « Je suis profondément attristé par le décès de Me Cheikh Khoureychi Bâ. Le Sénégal perd un avocat de talent, une voix singulière du Barreau, un homme de principes, profondément attaché à la justice et aux libertés. Je rends hommage à son parcours remarquable et à son engagement constant pour la défense du droit et la promotion du débat public. » Bassirou Diomaye Faye, avocat, ancien client illustre par éloquence, sa rigueur et son attachement indéfectible aux principes du droit, Cheikh Khoureychi Bâ est mort, hier, à l’âge de 69 ans.

Avocat, Dirpub du journal Sopi, emprisonné durant 6 mois

Dès son jeune âge, Me Bâ a démontré une intelligence vive et un esprit rebelle. Élève brillant, il décroche en 1977 son Baccalauréat en étant en tête du Jury 33. À la Faculté des Juridiques et politiques il s’illustre avec la création du concept « Thiey-de-Débat ». Avocat, il suit les pas de son mentor, Me Abdoulaye Wade, « un homme, monument d’une dimension exceptionnelle », disait-il. Khoureychi prête serment le 18 mars 1988, alors que son maître de stage est en prison.

Quelques années plus tard, il crée avec Me Wade le journal « Sopi » et est emprisonné suite à la parution d’un article sur « Les vrais faux résultats de cette élection ». Il devait être inscrit au Grand Tableau en fin de stage, après le 18 mars 1991. Il restera 6 mois en prison.

9 fois inculpé et amnistié par la Loi de juin 1991

Me Khoureychi Bâ pouvait exercer son métier d’avocat sans bisbilles judiciaires. Mais, en portant la caquette de journaliste, étant toujours membre entre le bureau du journal, les juges et chez lui. Avec Ousmane Ngom, il a plusieurs fois été inculpé pour atteinte à l’État, à la sûreté de l’État, offense au chef de l’État, diffusion de fausses nouvelles, diffamation et injures. De toutes ses inculpations, une seule a été exécutée. Avec les avocats Ousmane Ngom, ils étaient à l’époque les politiques nationaux plus inculpés, mais toutes ses inculpations ont été gommées suite à la Loi de juin 1991. C’était, de l’avis de meilleurs, une des conditions de l’entrée de Me Wade à la Pds.

Dossiers Gbagbo, Sassou Nguesso, Abiola, Vergès, Barthélémy Dias…

Me Khoureychi Bâ, c’était aussi l’homme des grands dossiers. Entre 1988 et 2019, il est intervenu dans des affaires des plus influentes de l’opposition, des syndicalistes, leaders d’opinion et activistes, en tête à têtes, Ce, à travers le monde. En France, il était le coordonnateur du Collectif international des 33 avocats de Me Vergès, poursuivi au Tribunal de grande instance de Nice, suite à l’affaire Omar Raddad. Il a aussi plaidé au « Mémoire » sur les dossiers de feu Moïse Kashimavo Olowomé Abiola contre l’État du Nigeria. Au Congo, il avait remporté pour défendre le dossier génocide de la guerre civile.

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