Le bras de fer entre le Gouvernement et le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) n’est pas près de connaître son épilogue. Et c’est sur Macky Sall et son défunt régime qu’il faut pointer un doigt accusateur. Ce, pour avoir signé le décret n°2020-1788 du 23 septembre 2020, au profit des enseignants et chercheurs titulaires des Universités, une allocation spéciale de retraite que le budget général de l’État ne saurait honorer, selon les informations rapportées par SourceA. Le prédécesseur de Bassirou Diomaye Faye n’a pas hésité à prendre des engagements encore plus difficiles à respecter, au détour d’un autre décret pris en 2024, qui serait resté introuvable, comme le mentionne SourceA.
Le Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes) ne relâche pas la pression exercée sur l’État du Sénégal concernant l’allocation spéciale de retraite, dont le décret a été signé en 2020, selon SourceA. Ce point est d’autant plus crucial pour le Syndicat qu’il a été au centre, si ce n’est le seul, de l’intervention de la représentante du Saes lors de la rencontre tripartite État-syndicat-patronat, souligne SourceA. Signé par l’ancien président de la République, le décret n°2020-1788 du 23 septembre 2020 a créé, au profit des enseignants et chercheurs titulaires des Universités, une allocation spéciale de retraite imputable sur le budget général de l’État, rappelle SourceA.
Le budget général de l’État devra supporter la différence entre le montant de pension, qui représente 80% du dernier salaire perçu, et le montant que devait effectivement payer le Fonds national de retraite (FNR) selon les cotisations, rapporte SourceA. Par exemple, si la pension liquidée par le FNR suivant les points obtenus sur la base des cotisations égale 400.000 FCFA et que la pension devant représenter 80% du dernier salaire perçu équivaut à 1 000 000 FCFA, il y a alors un écart de 600 000 FCFA, lequel gap devra être supporté par le budget général de l’État, d’après SourceA.
En contrepartie, le Saes propose d’augmenter ses charges de travail de 20% : 1 heure pour les titulaires et 2 heures et demie pour les assistants, afin de compenser ce manque, selon les informations de SourceA. Dans les faits, les professeurs titulaires ont 5 heures de cours par semaine. Si on y ajoute les 20%, cela reviendrait à 1 heure supplémentaire, portant ainsi leur charge à 6 heures de cours par semaine, précise SourceA.
Mais cette charge sera-t-elle suffisante pour rééquilibrer la balance? L’on serait tenté de répondre par la négative, vu la difficulté qu’a l’État de mettre en œuvre les termes de ce fameux décret, selon SourceA. En signant le décret de 2020, le Gouvernement du Sénégal était conscient que ces demandes ne pouvaient pas être supportées par le budget général de l’État. Cette faveur accordée au Saes a soulevé des revendications similaires émanant des autres syndicats du public, à l’instar du Sames, mais aussi des syndicats de l’Éducation, qui réclament eux aussi le même traitement, selon SourceA.
Selon les termes du décret présidentiel, cette allocation spéciale de retraite est servie aux enseignants et chercheurs titulaires des Universités admis à la retraite à partir du 1er janvier 2018, tributaires du Fonds national de retraite et bénéficiaires d’une pension de retraite concédée selon les conditions prévues par la loi n°81-52 du 10 juillet 1981 portant code des retraites modifié, précise SourceA. Toujours selon ledit document, l’allocation spéciale de retraite est égale à la différence entre la pension de retraite du FNR et le montant correspondant à 70% de la dernière rémunération nette d’impôt pour les retraités de 2018 et 2019, 80% pour les retraités de 2020 et 2021, et 85% pour ceux à la retraite à compter du 1er janvier 2022, comme indiqué par SourceA.
Cette faveur accordée au Saes a soulevé des revendications similaires émanant des autres syndicats du public, à l’instar du Sames, mais aussi des syndicats de l’Éducation, ce qui équivaut à demander le Ciel à l’État, selon SourceA. La rémunération comprend le solde indiciaire, les augmentations et ajustements, le complément spécial de solde, l’indemnité de résidence, l’indemnité d’enseignement, l’indemnité de recherche-formation, l’indemnité de logement, la prime académique spéciale, la prime académique logement, ainsi que les prestations familiales, rapporte SourceA. Le document précise que l’enveloppe budgétaire supportant l’allocation spéciale est évaluée et inscrite chaque année dans la loi de finances initiale, selon SourceA.
Pourquoi Macky Sall avait-il adopté, en Conseil des ministres du 28 février 2024, un autre décret supposé perdu et dont les engagements ne sauraient jamais être honorés par l’État ? À rappeler que le décret supposé perdu était censé modifier le décret n°2020-1788 du 23 septembre 2020, portant création d’une allocation spéciale de retraite au profit des enseignants et chercheurs titulaires des Universités. Le projet a été adopté en Conseil des ministres du 28 février 2024, sauf qu’il est introuvable. Ou mieux : ce fameux décret a-t-il été signé ? Mystère et boule de gomme, conclut SourceA.