Me Moussa Diop tire à boulets rouges sur le tandem Diomaye-Sonko. Dans une vidéo postée sur X (anciennement Twitter), relayée par L’Obs ce lundi, le président du mouvement And Gor Yi/Jotna s’attaque directement aux tenants du pouvoir, en premier lieu le président Bassirou Diomaye Faye, puis le Premier ministre Ousmane Sonko. Me Moussa Diop pointe du doigt les principales difficultés du Sénégal qui, selon lui, découlent d’abord des incohérences dans la gestion des finances publiques.
Il met particulièrement en avant les problèmes liés à la gestion du foncier, rappelant que les injustices et les incohérences, notamment dans la distribution des fonds communs, méritent d’être corrigées. Abordant la question du ministère des Finances, des inspecteurs et du foncier, Me Moussa Diop insiste également sur la nécessité de réformer l’administration des Douanes, qu’il juge très opaque. Il appelle surtout à une révision des procédures de traitement, qui ne reposent pas toujours sur le mérite.
Concernant les emprunts, notamment la dette publique, qui selon lui ne cesse de croître, il réclame des éclaircissements. « Un rapport a été publié après l’analyse de la situation des finances publiques de l’ancien régime, réalisée par le gouvernement actuel. Ce qui est préoccupant, c’est que malgré cette situation compliquée héritée, l’actuel gouvernement poursuit cette démarche, avec une dette qui atteint déjà plus de 4 000 milliards FCFA en 2024. Les Sénégalais doivent être informés de l’utilisation de ces emprunts », assure Me Moussa Diop.
Il estime que cette dette colossale risque d’atteindre près de 5 000 milliards FCFA en 2025 si cette dynamique n’est pas freinée. « Comment peut-on rester silencieux face à cette situation, alors que le régime précédent enregistrait chaque année environ 1 200 ou 1 300 milliards FCFA ? » s’interroge-t-il. Selon lui, la reddition des comptes sur la gestion des finances publiques doit être élargie, interpellant non seulement ceux qui étaient en charge des finances publiques sous l’ancien régime, mais aussi la BCEAO. Il reste convaincu que la lumière doit être faite sur le rapport de la Cour des comptes. Me Moussa Diop rappelle que ce document n’a pas reçu la signature de tous les présidents de chambre, qualifiant ainsi la gestion des finances publiques de « pagaille au sommet de l’État ».
Il exige des réponses concernant « les disparitions de responsables du milieu des finances, notamment l’ex-ministre Moustapha Bâ, le chef de division informatique du Trésor public et, plus récemment, le directeur général du Budget ».